La pratique du « bookmarking », qui sommairement consiste à archiver des pages web dont le contenu parait pertinent pour un utilisateur (marques pages virtuels), est rependue depuis longtemps sur le web. De nombreux sites proposent d’archiver des articles et ensuite de les partager publiquement entre utilisateurs.
Jusqu’ici, rien de nouveau me direz vous ?! Cependant il me semble que dans une stratégie efficace de surveillance et de gestion de l’e-réputation d’une marque, la veille et l’utilisation des bookmarks sont essentiels. En effet, les bookmarks permettent plusieurs choses :
==> Remonter à la source d’un article (utile, voir diffamant)
==> Evaluer la popularité et la qualité d’un contenu par son volume de « bookmarking », mais aussi parfois par les votes et les commentaires des internautes sur le contenu bookmarké (on parle alors de Digg-like)
==> Faciliter la visibilité et le partage d’un contenu sur le web (dans l’optique d’une stratégie de visibilité du contenu sur la marque)
==> Identifier des communautés d’intérêts et thématiques : le fait qu’une même page web soit partagée par plusieurs internautes permet d’identifier leurs goûts (si l’on parle de produits), leur intérêt pour un sujet. Lorsque l’on regarde les thématiques sur un outil de bookmarking, on s’aperçoit vite que les articles sont souvent partagés par les mêmes utilisateurs. Cela permet donc d’évaluer rapidement la taille d’une communauté, mais aussi les sources (blogs, sites de presse, etc.) influentes dans cette communauté car souvent partagées et bookmarkées.
==> Déterminer la capacité de mémorisation d’un événement… Si un article peut parfois être « enterré » dans
les moteurs, un bookmark peut rapidement le faire remonter ou le rappeler à la bonne mémoire des internautes. Lorsqu’un internaute bookmark un article c’est en parti car cet article lui semble de
qualité (ou a diffuser par la suite) mais aussi pour s’en souvenir, le garder dans un coin de sa mémoire numérique.
Globalement, voici une liste accompagnée d’une rapide présentation des principaux sites de bookmarking, et la manière la plus efficace de rechercher des informations sur ceux-ci (essentiellement grâce au moteur interne).
A noter que les sites de Bookmarks sont de plus en plus associés à ce que l’on appel des Digg-likes. Un Digg permet de mémoriser et partager des pages (ou syndiquer du contenu), mais il permet aussi aux utilisateurs de voter pour ce contenu, permettant ainsi de manière « démocratique » (à prendre vraiment entre guillemets) la hiérarchisation des contenus bookmarkés. Certains Digg vous seront aussi présentés ici.
Les sites de bookmarking
==> Delicious : Créé en 2003, il s’agit d’une des références en matière de social bookmarking. Delicious fonctionne sur un système de mots-clés (ou tags) : chaque utilisateur enregistre une page web, puis lui attribue des mots-clés pour faciliter la recherche des autres utilisateurs.
L’interface Delicious permet de repérer directement les mots-clés associés à l’article, et donc de naviguer entre les différents articles liés à celui trouvé. De plus, le nombre de personne ayant aussi bookmarké l’article est inscrit directement à côté du lien. Il suffit ensuite de naviguer entre les utilisateurs pour identifier une communauté.
La recherche sur Delicious est facilitée par un moteur assez performant et surtout ergonomique. Il permet d’afficher des suggestions en fonction des termes recherchés, de filtrer les recherches par tags, et propose aussi un graphique représentant l’évolution chronologique du volume de bookmarks concernant les termes voulus (pratique pour repérer un sujet qui « buzz »).
A noter que Delicious permet aussi une recherche par nom d’utilisateurs, et par tags (ainsi qu’nuage des mots-clés les plus populaires)…
Je vous laisse essayer le tag « arnaque » :-)
==> BlogMarks : outil français lancé en 2005 et fonctionnant globalement de la même manière que Delicious (système de tags). Chaque bookmark est accompagné des mots-clés définis par l’auteur, ainsi que le nombre d’utilisateurs ayant aussi partagés la page voulue.
L’avantage est la possibilité de visualiser la page avent de s’y rendre (gain de temps pour les personnes à la mémoire visuelle). Le moteur de recherche est quant à lui beaucoup plus basique que celui de Delicious, mais il reste relativement efficace.
==> Yoolink : autre outil français, Yoolink peut être vu plus largement comme un moteur de recherche collaboratif, où chaque utilisateur vient partager du contenu qui lui parait pertinent. La recherche est possible grâce au moteur interne, et un des intérêts pour un veilleur de Yoolink est sa hiérarchisation des résultats par types de sources : sites, articles, etc.
Yoolonk propose aussi une interface pour visualiser les sujets les plus populaires (dans les 15 derniers jours) en fonction des sources : vidéos, articles, PDF, etc. Pratique pour évaluer si un sujet, la communication d’une marque, ou un article est apprécié par les internautes.
Enfin, un vrai plus, Yoolink permet de faire des recherches par communautés d’intérêt (onglet « communauté» situé au-dessus de la barre de recherche).
Vous vous demandez par exemple : quels sont les types d’articles ou de sources les plus partagés par les fans de football ?! Ce genre de recherche par communauté s’avère pratique. Vous pouvez cibler plus finement le contenu que vous allez produire, repérer les « trucs » qui marchent ou ne marchent pas…
==> Pearltrees : nouveauté très en vogue sur le web français, Pearltrees est (concrètement) un outil de bookmarking graphique. Pour les fans des représentations heuristiques, cet outil permet d’organiser de manière visuelle vos pages favorites, en fonction de thématiques, etc. Et bien entendu, d’interconnecter plusieurs cartes entre elles !
Le moteur de recherche de Pearltrees est relativement efficace, (après inscription sur le site) et permet de chercher soit par nom d’utilisateur soit par mots-clés (pour trouver des « arbres thématiques »).
Un plus du moteur de recherche est d’afficher le nombre de « perles » présentes dans l’arbre thématique, mais aussi de donner le nombre de fois où cet arbre a été vu. Ce qui laisse supposer que, comme dans tout réseau social, certains utilisateurs ont plus d’influence que d’autres sur certaines thématiques données (de là à imaginer des actions d’influences sur Pearltrees…).
Reste le fait que Pearltrees permet d’identifier les thématiques des arbres, et pas des articles ou sources précises, ce qui ne facilite pas la recherche avancée de « verbatims » sur une marque ou un produit.
==> Diigo : Site de bookmarking américain, Diigo à l’avantage de compter une grande communauté, et de proposer un mode de recherches détaillé et efficace.
Diigo donne la possibilité de rechercher par nom ou e-mail d’utilisateur, par mots-clés, par nom de domaine (pratique pour voir si votre site à la côte) et par URL (pour vérifier si tel ou tel article, ou vidéo, a été partagée de nombreuses fois…ou pas).
La recherche avancée, quant à elle, permet d’affiner la recherche en fonction du type d’utilisateur (sexe, pays, ville, etc.) : ce qui s’avère utile lorsque l’on souhaite développer un contenu ciblé.
Ces 5 sites de bookmarking ne sont bien entendu pas les seuls, il en existe des centaines d’autres. Mais ils sont parmi les plus utilisés (ou ceux qui montent comme Pearltrees) en France, et lancer une recherche et une veille sur ces plateformes peut déjà amener pas mal de résultats pertinents. De plus, le fonctionnement global entre différents sites de bookmarks est identique.
Et les Digg-likes ?!
Les systèmes de Digg-like (popularisés par la plateforme Digg) peuvent être vus comme des bookmarks, à la différence que l contenu est généralement diffusé directement depuis les sources par des flux RSS.
Au niveau de l’e-réputation, l’intérêt d’un Digg-like est que la hiérarchisation des résultats en fonction de mots-clés est faite par le nombre de vote des internautes : plus les internautes « cliquent » pour un article, plus il est considéré comme populaire et de qualité. Les commentaires sont aussi possibles, et donc à prendre en compte dans votre veille.
Cet appréciation du contenu par le vote des internautes n’est pas forcément fiable : pour diffuser plus largement leur contenu, certains internautes (voir agences) se débrouillent pour cliquer le plus de fois possible sur leur lien… Mais plus la plateforme est sécurisés, plus cela s’avère difficile.
Digg.com est bien entendu le meilleur exemple. Le moteur de recherches intégré à la plateforme fourni d’ailleurs de nombreuses informations toujours utiles pour la recherche d’informations :
Je vois plus les Digg-likes comme des moteurs de recherches où l’internaute juge (aux yeux de tous) la pertinence du contenu, que comme des outils de bookmarking… Même si certains fonctionnent aussi sur ce principe de « marques pages virtuels ». Une occasion d’y revenir surement dans un prochain article :-)
En attendant, voici une liste sommaire des Digg-like francophones paraissant utiles à surveiller et à utiliser dans l’optique d’une politique de gestion de l’e-réputation efficace :
==> Scoopeo
==> Blogasty
==> Wikio (essentiellement basé sur les flux RSS des blogs)
==> Fuzz
==> Tapemoi
==> Digg-France
==> Bluegger
==> Diggons
Et de nombreux autres (moins impactant)…
Et vous, prenez vous en compte les sites de bookmarking et de digg-like dans vos stratégie de surveillance et de gestion de l’e-réputation ?!