Cet article s'inscrit dans la semaine de l'identité numérique sur le blog du Modérateur. Il fera ensuite parti d'un e-book qui regroupera l'ensemble des productions des participants, dont un autre article de ce blog : Quels outils pour diagnostiquer votre e-réputation ?
Dans le FarWeb les nouveaux arrivants essayent tant bien que mal de s'approprier ce nouveau territoire
numérique, de développer leur identité au milieu de ces contrées sauvages. Mais face aux dangers en tout genre (serpents, maladies, desperados) ils décident parfois de faire appel à des
cowboys/mercenaires pour gérer certains phénomènes qu'ils ne contrôlent pas... Peut-on faire confiance à ces cowboys ? Sont-ils des « bons », des « brutes » ou des
« nettoyants » ? Et leurs méthodes sont-elles efficaces ?
Le FarWeb est un horizon plein d'avenir pour les nouveaux arrivants. Ils admirent notamment ces nombreux chercheurs d'or ayant trouvé le bon filon en ligne, ou encore ces aventuriers-blogueurs (parfois reconvertis en prédicateurs-gourous) qui découvrent quotidiennement de nouveaux territoires et partagent leurs découvertes et leurs bons conseils au travers de récits enflammés. Mais il est aussi source de nombreuses peurs : les tribus d'indiens-geeks qui vouent une réelle passion pour le web (et dont certains scalpent à tout va), les desperados-hackers qui peuvent braquer les coffres-forts numériques, et pire : les autres. Car dans cet univers où les shérifs sont (quasi)inexistants, où la cavalerie arrive toujours en retard et tente vainement de construire des forts sécurisés, en bref où la loi du « chacun pour soi » est de mise, personne n'est à l'abri d'une attaque du voisin voulant s'accaparer plus de terre.
Et dans le FarWeb, les armes sont les UGC, et les balles des informations. Lorsque l'on entre, par exemple, dans le saloon d'un réseau social ou d'un forum, l'on est jamais sûr de ne pas parler trop fort ou de ne pas exhiber une faiblesse qui, quelques temps plus tard, viendra entacher ce qui est devenu essentiel dans le monde de l'information : sa réputation.
Face à cela, certaines personnes plus aguerries sur le web proposent aux nouveaux arrivants divers services visant à les aider à mieux s'intégrer dans ces nouvelles contrées, à travailler tranquillement leurs espaces numériques, voir à régler leurs comptes avec leurs voisins. Comme dans le film de Sergio Leone, ces as de la gâchette numérique peuvent être (très schématiquement) qualifiés de « bons », de « brutes », ou (grande nouveauté du web) de « nettoyants ».
Voici rapidement leurs grands traits de caractères :
==> le « bon » propose généralement des services visant à permettre la meilleur intégration possible du nouvelle arrivant (appelons-le « l'internaute ») sur le territoire du web. Il est là pour l'accompagner dans sa découverte de ce nouvel univers, pour lui montrer où sont les pièges et les risques, mais surtout les opportunités. Son objectif : favoriser l'implantation de l'internaute, le développement et le travail de sa terre numérique. Bien évidemment, en cas de problèmes graves, le « bon » sait aussi se servir des méthodes de la « brute » ou du « nettoyant ». Mais généralement il préfère dialoguer avec les indiens-geek et chercher des solutions qui visent le long terme. Car si la découverte du FarWeb fut rapide, y vivre en harmonie prendra beaucoup plus de temps...
==> la « brute », comme son nom l'indique, propose généralement à l'internaute des services visant à enterrer brutalement les propos nuisibles. Pour cela, il sort ses armes et décharge un maximum de munitions (informations) jusqu'à obtention du résultat voulu. Souvent, la « brute » travail avec le « nettoyant » (avec qui il a développé cette pratique folklorique de « la noyade »), et parfois avec le « bon ». Ce qui l'intéresse ce sont les lingots du positionnement : plus il en gagne, et plus il est satisfait.
==> le « nettoyant » a quant à lui une posture totalement opportuniste. Tout d'abord il joue sur la peur : celle des internautes, mais aussi celle qu'il inflige aux autres habitants du FarWeb à l'aide de son arme préférée « l'injonction ». Surtout, son discours laisse supposer qu'il y a un web à « nettoyer », que le simple fait de supprimer des propos et des informations (même si cela est la plupart du temps techniquement impossible) rendra la vie meilleure à son client. Le tout, bien entendu, à des prix défiants toute concurrence (pas besoin de personnaliser, le terrain à nettoyer est le même pour tous). En bref, pas de vision à long terme, d'envie de construire, juste le recours à des méthodes faciles visant à essayer de rendre silencieuse une contrée pleine de vie...
Un peu caricatural ?!
Effectivement, ces analogies sont (légèrement :-) caricaturales (et aussi un hommage à l'un des meilleurs westerns). D'où les guillemets ...
Evidemment, rien n'est figé, et surtout pas les individus. Certaines pratiques ne sont pas seulement l'apanage d'une catégorie de professionnels. Le recours à des méthodes judiciaires est nécessaire lorsqu'il y a, par exemple, des faits avérés de diffamation. Mais cette petite narration façon western sert essentiellement à souligner qu'une identité numérique se construit (elle ne se maîtrise pas) et qu'une réputation se développe dans le temps.
La question qui m'était posée à la base était : « Quid des solutions payantes (de gestion de l'e-réputation et de l'identité numérique) ? Attrape-nigauds ou vrai besoin ? ».
Je ne pense pas qu'il y ait « d'attrape-nigauds », à partir du moment où le résultat souhaité par le client est là. De même que ce client exprime un besoin (souvent pas très clairement), et qu'il est économiquement improbable qu'une entreprise n'essaye pas d'y répondre.
Seulement voilà, la question que vous devez vous poser si vous ressentez ce besoin (gestion de votre identité numérique, optimisation de votre réputation web, etc.) est la suivante : dois-je construire mon identité numérique ou la cacher ?
Que vous le vouliez ou non, vous ne pourrez jamais contrôler ce que les autres disent de vous (et encore moins ce qu'ils pensent). Votre identité se construit aussi bien du positif que du négatif. Il paraît alors nécessaire de gérer les flux d'informations, en résumé d'apprendre à naviguer plutôt que d'essayer de vider la mer avec une paille ou de noyer le poisson (après j'arrête avec les métaphores :-).
Si vous ne vous sentez pas la capacité de le faire seul, alors effectivement il est utile de passer par des professionnels. Après, ce sera à vous de choisir entre les « bons », les « brutes »... et les « nettoyants » !
Pour aller plus loin sur les offres d'e-réputation qui lavent plus blanc que blanc :