Blog traitant de l'E-Réputation et des moyens de la surveiller : outils, méthodes, actualités... Venez faire vos courses chez nous!
L’intelligence économique, la veille, l’influence, etc, sont des disciplines (ou méthodologies, au choix) issues en partie des pratiques de renseignement étatique : DGSE, DST, CIA...
Dans le renseignement humain, l’un des objectifs est de pouvoir fournir aux décideurs une information la plupart du temps grise. Cette information provient en grande majorité de sources humaines, et il paraît nécessaire de pouvoir qualifier cette source, c'est-à-dire évaluer la pertinence et le degrés de « vérité » de l’information obtenue.
Une méthode classique et appliquée en veille, est le recoupement : si l’information fournie se retrouve ailleurs un certains nombre de fois, alors elle doit être fiable. Une autre méthode consiste à vérifier la crédibilité de la source, c'est-à-dire mener une enquête sur l’informateur afin de savoir s’il s’agit d’une tentative de désinformation, ou si lui-même n’est pas intoxiquer involontairement.
Mais qu’en est-il avec le web 2.0 ?
Rien de plus facile aujourd’hui que de créer un blog (par exemple). Les « splogs » ne cessant par ailleurs de se développer (je vous conseil sur ce sujet l’article de Tarik dans Blogs et IE ). De même, les action de social engineering 2.0 se développent de plus en plus, laissant le champs libre a des tentatives de déstabilisations économiques et informationnelles... Mais aussi aux rumeurs !
La veille d’opinion, les méthode d’analyse de l’e-réputation (et du SEO), peuvent permettre de donner une réponse à cette question.
Je vous proposes ci-dessous une rapide méthodologie (je pourrais m’étendre sur le sujet durant des pages, mais évitons l’infobésité :-)), accompagnée d’outils, qui permettra aux veilleurs de mes lecteurs d’évaluer les sources qu’ils trouvent sur le web.
Etape 1 : qui est l’auteur de ce blog ?
Afin de déterminer qui est l’auteur d’un blog (je prend les blogs en exemple mais cela s’applique à d’autres type de sources) c'est-à-dire est-ce un particulier, une entreprise, etc, il est intéressant de regarder le nom de la personne qui a enregistré le nom de domaine.
Pour cela, il suffit d’utiliser un Who Is, notamment grâce à l’outil Wois Domaintool.
Il suffit simplement d'entrer l’adresse de la source et lancer la recherche.
Ce site s’avère efficace principalement pour les sites classiques, beaucoup de bloggeurs préférant s’inscrire sous le nom d’ « Anom Ymous » :-)
Ou, très simplement, aller regarder dans la rubrique « A propos », puis vérifier ensuite (si le nom est présent) l’existence de la personne (avec Spyple par exemple).
Etape 2 : ce blog est-il « reconnu » sur le web ?
Une des bases du référencement par la popularité dans les moteurs de recherches est le principe des liens entrant : plus une source est linkée par d’autres, plus elle est populaire. Des outils comme Site Explorer permettent de visualiser les liens entrant d’une source.
Concrètement, si vous tombez « par hasard » sur une source répondant étrangement bien à votre demande, vous questionner sur la raison de son positionnement sur les moteurs de recherches pour une telle requête (souvent bien étayée, puisque vous êtes un veilleur hors pair :-)) s’avère utile. Plus la source est citée par d’autres sources, plus elle est crédible donc.
Au-delà du nombre de liens entrants, il faut vérifier quels sont les sources qui pointent vers votre information. Plus les sources pointant seront diversifiées, et elles aussi reconnues sur le web, plus le blog ou le site analysé sera crédible.
En effet, un blog appartenant à une ferme verra son nombre de liens entrants exploser, mais se ne sera pas pour autant une source crédible : les splogs peuvent pointer vers des splogs.
Etape 3 : ce blog s’inscrit-il dans une communauté ?
Le principe même du web 2.0 est d’être communautaire. Une source 2.0 s’inscrit donc (volontairement ou non) dans une communauté : par thématique, pratiques professionnelles, etc. Afin de visualiser cette interaction, Exalead vient de proposer un nouvel outil Constellations (présenté en détail sur le très bon blog Actulligence).
Si pour la thématique de référence du blog celui-ci apparaît dans la constellation d’Exalead, alors on peut supposer que celui-ci appartient à une communauté et est reconnu pour cela.
Rechercher sur des annuaires tel Technorati ou Wikio est un plus. Dans l’idée de visualisation de la communauté d’appartenance du blog analysé, Wikiopole (si le blog est inscrit sur Wikio) ou encore Touchgraph peuvent s’avérer utiles.
A noter que pour des blogs aux thématiques très précises, une requête related :www. ?.com donne la possibilité d’afficher les autres sources traitant du même sujet. Il suffit ensuite d’utiliser la requête site :www.lasourcedanslaquellejerecherche.com suivi du nom du blog à évaluer pour voir s’il est cité (et donc connu des autres spécialistes de la thématique).
Etape 4 : ce blog est-il reconnu dans sa communauté ?
Au-delà des moteurs de recherches et des liens entrants, il faut donc contextualiser le blog par rapport à sa communauté d’appartenance. En effet, un blog avec un faible impact quantitatif (liens entrants, etc .) peut tout de même avoir une grande influence dans une communauté, et ainsi une certaine légitimité pour un sujet précis.
Plusieurs analyses et recherches sont possibles :
==> Le nombre de commentaires « crédibles » (c'est-à-dire ouvrant au débat, apportant un plus) présents sur le blog
==> Le fait que l’auteur laisse des commentaires sur d’autres blogs (interaction avec sa communauté). Un outil comme Backtype permet ce genre de recherches
==> Sa présence sur Twitter. Un outil comme Backtweet permet de vérifier si le blog et certains de ses articles ont été twittés. Cela permet d’évaluer la véracité de l’information mais surtout si les informations qu’il diffuse paraissent assez exclusives et intéressante pour une communauté donnée
==> Le nombre d’abonnés au flux RSS. Si le blog est abonné à Feedburner (ou outil du même genre) l’on pourra vérifier si le blog est suivi par un public ou une communauté.
==> L’auteur est-il (par son véritable nom ou son pseudo) inscrit dans d’autres médias sociaux ? Un outil comme Namechck donne la possibilité d’évaluer rapidement la présence de l’auteur du blog sur d’autres plateformes. Et ainsi aller vérifier ensuite ce qui se dit sur lui (ou ce qu'il diffuse).
Ces 4 étapes peuvent bien entendu être étoffées et développées. Elle me semble néanmoins suffisante pour évaluer la crédibilité d’une source. Pour conclure sur le tableau présenté en introduction et synthétiser l’article, voici l’équivalent pour évaluer une source sur le web 2.0 :
==> Fiable : nom du propriétaire du domaine affiché, historique conséquent, liens entrants variés et provenant de sources évaluables elles aussi, liens sortants pertinents (ne pointant vers de la publicité par exemple) appartenance à une communauté, articles twittés par des comptes Twitter (ou autre) identifiables, présence du blog dans la blogroll d’autres blogs de références, nombreux commentaires sur le blog et laissés par l’auteur sur d’autres sources, sources des articles cités
==> Sérieuse : auteur identifiable par le biais de la rubrique « A propos », historique de plus d’un an, liens entrants provenant de sources évaluables, appartenance à une communauté « large » (thématique fortement présente sur le web, comme la téléphonie par exemple), informations relayées sur certains médias sociaux (Friendfeed, Facebook, Twitter, etc.), sources des articles cités
==> Assez fiable : auteur identifiable par le biais de la rubrique « A propos », historique de plus de 6 mois, liens entrant provenant d’un faible nombre de sources, peu de visibilité sur la ou les communautés relatives au blog, informations relayées seulement par les comptes appartenant à l’auteur, aucune référence aux sources citées.
==> Pas toujours fiable : auteur ayant seulement un pseudonyme, pseudonyme présent sur d’autres plateformes (Myspace, etc.), blog inconnu des autres blogs de la communauté de référence, pas de relais sur des plateformes communautaires, historique de moins de 6 mois
==> Peu sûre : aucune possibilité d’évaluer les informations présentées tout au long de cet article... Un très bon exemple pour s’entraîner : http://mariesdietblog.com/
Bien entendu, les pros de la désinformation (et il en existe plus que l’on ne pense) peuvent pallier à tout cela, et le renseignement humain devient alors nécessaire.
De même, une information fausse peut aussi être diffusée par des blogs ou sites reconnus mais c’étant fait
« intoxiqués ». La rumeur sera par ailleurs le sujet d’un de mes prochains billets.
Rappelons le très bon site Hoaxbuster, qui permet déjà de ne pas se faire avoir pas les rumeurs les plus répendues sur le web.
Et pour aller plus loin (ou en complément) je rappel l’article de Fréderic paru dans VeilleMag.
Et vous, comment évaluez vous la crédibilité d’une source 2.0 ?