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La création de faux profils par des organisations à des fins peu recommandables (de « e-lobbying » par exemple) n’est pas une règle sur le web mais existe
cependant. Comment détecter ces faux profils et prévoir les actions qu’ils vont développer pour nuire à votre image ? Le Dr Enfoirus répond à ces troublantes interrogations…
Quoi de mieux qu’un « faux profil » pour parler de faux profils ? Le co-auteur du blog Acta Diurna, le Dr Enfoirus, est un spécialiste de ce genre de questions. Que ce soit pour faire croire à votre expertise sur un blog, faire tomber les pages fans de vos concurrents ou encore les manipuler sur Linkedin, ce Docteur et sa verve sans pareille sont de « bons » conseils.
Je vous laisse donc avec celui qui se définit comme un « un éminent stratège web social media evangelist on the floor » pour
éclairer votre lanterne sur cette problématique des faux profils ! Ames sensibles (ou à tendance bisounours) s’abstenir
Bonjour Dr Enfoirus ! Pouvez rapidement vous présenter ? Pourquoi « docteur » d’abord ? Qu’est-ce qui vous motive à bloguer ?
Bonjour Monsieur Alloing. Si vous aviez eu l’humilité d’un castor imberbe d’appréhender la dite section « à propos » vous auriez eu vent de ma défunte biographie…
Vos articles soulignent les nombreuses fourberies possibles, inimaginables, mais bien existantes sur le web. Ce que certains spécialistes de l’intelligence économique appelleraient de la « guerre économique » entre entreprises. Pensez-vous que des organisations y ont vraiment recours ? Avez-vous des exemples ?
Ce n’est absolument pas notre genre de dénoncer des organisations, notamment parce que généralement nous sommes derrière leur funèbre stratégie, soit en agissant dans l’ombre soit par des voies oniriques.
Néanmoins, les témoignages recueillis ça et là par-delà les territoires hostiles du web peuplés d’êtres dégénérés (internautes) annoncent les signes d’un cataclysme de l’éthique (brrr, ce mot me fait transpirer des larmes de sang). Il y a effectivement des preuves de l’existence indicible d’une nouvelle forme de pratiques ayant pour objectifs le dénigrement sous couvert de faux profils. La communication sur les médias sociaux est aujourd’hui une trinité, composée de l’agence, de l’annonceur et des simples d’esprits (internautes). Tremblez !
Un sujet récurrent que vous abordez dans vos articles est la création de faux profils… Qu’entendez-vous par là ? Comment définiriez-vous un faux profil ?
Pour nous un faux profil est une identité numérique de nature à tromper, sournoise à souhait comme nous l’aimons. Ainsi, si je me présente comme un Social Media Beaver of the Ninja, donc un chargé de communication pour une entreprise Alpha, mais que je travaille en réalité pour l’entreprise Beta, et que je ne cesse de maudire mes clients en les insultants au travers de subtils dessins, ou mes collègues en révélant certains secrets comme révéler celui qui est aveugle, par exemple au travers d’un blog hétéroclite, alors je suis dans le dénigrement souhaité, je ne le fait pas exprès (ou alors je suis schizophrène ambidextre). Il y a une réelle volonté de tromper, aussi sublime soit elle.
A Acta Diurna, nous la différencions du pseudonymat, qui même s’il revêt des attributs oniriques, est en quelque sorte identifié :
==> Par exemple un stagiaire Community Manager se présentant sous le nom de son entreprise ou sous sa fonction, avec un avatar, ne cherche pas à tromper sur sa nature ou ce qu’il représente
==> Par exemple, une personne souhaitant préserver sa réputation numérique peut très bien user du pseudonymat, ses amis savent qui il est et il ne répand pas de mauvais propos dans le but de diffamer mais bien d’informer.
Quel intérêt pour une organisation de créer et gérer un ou des faux profils ? Pensez-vous que c’est une stratégie qui est viable à long terme ?
L’intérêt est à l’image des siamois alcooliques, double. D’une part, cela permet de vous faire passer pour vos concurrents et d’autre part, vous pourrez vous identifier comme un consommateur mécontent, et donc de décrédibiliser les gueux vis à vis de leurs clients ou consommateurs. Dans tous les cas, un faux profil permet de faire parler une personne qui va avoir du crédit et influencer le regard d’autrui à votre propre avantage, c’est donc un enjeux hautement stratégique qui plus est quand on connaît le grand intellect des internautes qui ne sauraient différencier une palourde d’un yack, même avec un livre d’image.
Une organisation à tout intérêt donc à user de faux profils afin de jeter le discrédit sur la noblesse de ses concurrents. Elle pourra toujours, et c’est là le plus merveilleux, remettre sur le dos d’un mauvais stagiaire agissant dans l’ombre de l’éthique cette félonie dès lors qu’elle aura été découverte. Mieux, elle pourra également s’auto-attaquer et à son tour pointer du doigt un autre concurrent, passant de ce fait pour une victime dénonçant de mauvaises pratiques.
Enfin, un faux profil est un peu comme un stagiaire, quelque chose que l’on utilise sur du court terme et que l’on abandonne comme un canidé ou une grand-mère pendant les grandes vacances une fois l’obsolescence des propos constaté. Il faut savoir tourner la page, créer de nouveaux stratagèmes pour éviter d’être découvert.
Quelles sont les règles de base pour la création de faux profils ?
Bon nous allons nous atteler à cette tâche avec 6,5 points en l’honneur de nos amis de petite taille qui ne trouvent des emplois que dans de sinistres forts ou dans des téléfilms de seconde zone là, c'est notre coup de pouce.
1 – Ouvrez un compte sur un sombre espace consumériste, type Facebook ou Twitter
2 – Tapez « Loutre Agoraphobique » ou « Nécrophage Végétarien » pour disposer d’un faux avatar (attention, vous pourriez usurper l’identité de Camille Alloing donc faites attention)
3 – Choisissez un nom explicite, de type Vladimir Pourlavaisselle ou Gérard Menvueça
4 – Créez-vous une biographie fictive basée sur la vie tumultueuse de personnalités en changeant le nom (biographie du diabolique Lionel Jospin, du sinistre Gandhi voir, cas extrême, du machiavélique Abbé Pierre)
5 – Identifiez vos concurrents et leurs relations aux clients pour mieux aller vous immiscer sournoisement comme votre grand-mère dans votre lit
6 – Appliquez les stratégies d’Acta Diurna et régalez vous
6,5 – Sacrifiez une personne ne servant à rien comme un stagiaire sur l’autel de l’incompréhension si l’on vous découvre et affirmez que vous serez plus vigilant la prochaine fois.
Avez-vous dans les recoins de votre crypte maléfique une méthodologie, des trucs et astuces, outils, etc., pour différencier un faux profil d’un « simple internaute » (avec ou sans pseudo) ?
La bienséance voudrait que je refuse de divulguer ce genre d’informations dans la mesure où nous sommes de fervents pratiquants. Cependant je pense que nous sommes suffisamment passés maître dans la mise en place de faux profils, difficilement identifiables pour pouvoir y répondre.
Ainsi, je peux vous orienter sur la piste de fumeux concurrents dont les qualités sont aussi piètres qu’un chant grégorien vocaliser par une huitre aphone. Ces derniers affichant trop souvent une stratégie des plus déconvenues, il est grand temps que la baffe soit venue.
Il existe deux stratégies toutes aussi médiocres l’une que l’autre : soit promouvoir son entreprise par le dénigrement de tiers, soit détruire tout simplement la réputation en espérant que les consommateurs viennent à nous de manière naturelle.
La première solution est relativement simple à identifier. Vous vous trouverez face à une personne qui se prétend étranger à la société concurrente mais qui a tendance à vouloir impérativement la promouvoir ou la défendre, parfois même en arguant des chiffres soit improbables soit qu’il n’a pu avoir car communiqués seulement en interne (nombre de clients, d’employés roux voir de magazine aux cabinets). Il y aura quelque chose de peu crédible dès la première lecture, une sensation malsaine qu’un être venu d’un monde onirique essaye d’influencer votre perception au profit d’une monstrueuse divinité dont il sera en fait un avatar sournois.
Autre solution, la destruction pure et simple d’une réputation numérique par des termes aussi durs qu’une statue représentant de titanesques castors aux yeux exorbités d’un amour monstrueux pour un rondin pourrissant. L’on pourrait croire qu’ils sont de magnifiques trolls si leur discours n’avait pas une certaine cohérence et appuyait sur des points réellement pertinents bien que faux. Ils sont difficilement identifiables car ils reprennent l’intelligence de l’internaute lambda (très très basse) qui n’a de cesse de se plaindre dès lors que l’entreprise n’a pas répondu à ses exigences princières par un raisonnement à faire pâlir une none aveugle.
Dans ces deux cas, et en cas de doute, il peut être intéressant de réaliser un Nom Google, ou communément appelé Name Googling par nos chers stratèges épicuriens de langue de John Wilkes Booth. Ceci afin d’utiliser le célèbre moteur de recherche pour trouver des traces du félon et remonter de ce fait à une analyse fine de sa psychologie : troll, individu lambda qui pense que le pseudonymat le protégera de la colère patronale ou conçurent ? Si le fourbe existe réellement sous ses attributs au travers de plates-formes tierces, et a déjà polémiquer sur des sujets aussi variés que la choucroute dans le lit des femmes du 13ème siècle et « l’origami est-il d’origine apache ? », et ce depuis longtemps, alors il ne sera qu’un internaute suppurant la haine comme ses congénères. En revanche, s’il n’attaque des personnes de votre secteur, s’il n’existe nulle part ailleurs dans des espaces de discussion, alors vous pourrez commencer sérieusement à vous poser des questions quant à sa crédibilité et le percevoir comme un réel concurrent. A vous dès lors d’identifier lequel se drape dans le manteau hivernal de la duperie et d’appliquer les stratégies bien meilleures d’Acta Diurna pour lui rendre sa monnaie de la pièce (ou inversement), comme faire tomber sa fan page ou déclencher une guerre via LinkedIn.
Dernier point, certains de nos concurrents sont d’une telle bêtise qu’il nous est arrivé de les identifier pour le compte de nos acerbes clients sur leur simple mail ou sur leur adresse IP dès lors que cela nous était possible. Par exemple, si sur votre blog vous subissez une attaque de sympathiques trolls, vous pourrez regarder les informations inhérentes laissés dans les commentaires … très jouissif parfois.
Est-ce que votre acolyte Maitre Pourriture a quelques choses à ajouter ?
Je suis désolé, mais Maître Pourriture planche sur le prochain article. A force de nous dire que nous faisons trop de fautes d’orthographe, nous avons décidé d’invoquer à l’aide du grand Albert pour recevoir la sagesse du petit Robert…
Merci, nous nous reverrons surement dans l’au-delà post-facebookien où les ninjevangelists brulent sous les tweets acerbes de skyblogueurs lobotomisés à la fourchette à huitres…
Nous sommes immortels, la seule chose qui puisse nous vaincre sera la fin des temps … et elle est proche !
Voilà pour cette petite interview (qui je l’espère ne vous aura pas trop décontenancée) visant surtout à souligner que si la « fourberie » n’est pas monnaie courante sur le web (et c’est tant mieux) elle existe tout de même. Pas de quoi devenir paranoïaque (surtout avant un long week-end), les Dr Enfoirus ne courent pas les rues, mais la détection de faux profils et les risques potentiels qu’ils amènent en terme de réputation en ligne doivent être intégrés à toute stratégie d’e-réputation.
Et vous, avez-vous déjà été confronté à des faux profils mal intentionnés ? Comment les avez-vous détecté ?!