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Hier j’étais à l’ISCC pour le séminaire sur les identités numériques organisé par Alexandre Coutant et Thomas Stenger. Après une présentation de Christophe Benavent sur les données personnelles, j’ai présenté quelques réflexions issues de mon travail de recherche. Voici donc la présentation.
A noter que cette présentation s’inspire sur certains aspects de celle effectuée à l’Erepday, ainsi que du travail de définition effectué avec
Julien Pierre (présentation ici, et article bientôt en ligne sur HAL si tout se passe bien et
vite). Bref, des réflexions qui ne viennent pas de nulle part non plus
Ci-dessous les slides, puis quelques rapides explications :
Pour détailler précisément mes propos, il me faudrait… au moins 400 pages
Je ne vais donc pas revenir sur les réflexions concernant la réputation en général, ou encore l’industrie de l’e-réputation, mais détailler rapidement le rapport avec l’identité numérique des entreprises.
L’idée est la suivante : comme pour les individus, la présence numérique (voire l’identité numérique au sens où elle entendue aujourd’hui) se construit à partir des traces laissées en ligne : celles produites par les entreprises elles-mêmes (profils, discours, contenus, etc.), celles produites par les plates-formes où s’expriment les entreprises, et celles produites par les internautes. Et comme pour les individus, difficile de parler d’une seule identité : en fonction du contexte, du public, l’identité sera multiple.
Ceci étant, l’e-réputation est de mon point de vue une forme d’attribut identitaire : produits par les plates-formes ou par les opinions diffusées par des tiers, ces attributs documentaires visent à servir de marqueurs prescriptifs. Schématiquement : est-ce que les commentaires associés à telle vidéo, le score Klout de tel profil, m’incite à les recommander à d’autres. L’ensemble de ces attributs forment ce que Gloria Origgi nomme un « paysage réputationnel » : pour une entreprise, l’ensemble de ces attributs réputationnels sont de plus en plus visibles et accessibles à tous (like, +1, notes, etc.).
Ces attributs deviennent alors des indicateurs : de la manière dont les internautes évaluent les actions/discours de l’entreprise (afin d’indiquer aux autres ce qu’ils « doivent en penser ») et de la manière dont les plates-formes elles-mêmes évaluent l’agir des entreprises.
L’identité numérique d’une entreprise sera donc contextualisée par ces différents indicateurs, permettant alors à un public d’y retrouver les éléments de contexte nécessaires à sa prise de décision ou d’attitude face à l’entreprise.
L’e-réputation (plutôt ce qu’elle englobe : des indicateurs) devient donc non-seulement un attribut de l’identité numérique des entreprise, mais aussi un élément nécessaire à sa contextualisation au sein d’un espace « communautaire » ou d’une plate-forme donnée.
Voilà pour ces (très très) rapides explications.
Vous trouverez les tweets associés à ma présentation dans ce document réalisé par Louise Merzeau (et qui, donc, contextualisent/redocumentarisent un peu plus ma présentation :-)). Ce que je retiens des échanges, c’est qu’il est nécessaire de déconstruire l’e-réputation comme objet professionnel (ce que j’avais fait de manière un peu plus détaillée à l’Erepday), afin de vider ce terme de toutes ses idéologies (nettoyage, sentiments, etc.) et repartir en quelque sorte sur des bases réflexives un peu plus « saines »…
Et, au passage, je vous signale l’organisation du premier (?) colloque scientifique français sur l’e-réputation !
Les commentaires vous sont ouverts pour plus de détails