Blog traitant de l'E-Réputation et des moyens de la surveiller : outils, méthodes, actualités... Venez faire vos courses chez nous!
Lorsque l'on est blogueur il arrive (parfois pour certains et souvent pour d'autres) de recevoir un mail venant d'une agence ou d'un annonceur pour
présenter ses services, voir proposer un partenariat pour la création et la diffusion de contenu. Et à l'inverse, en tant que consultant ou marketeur l'on est (parfois pour certains et souvent
pour d'autres) amené à entrer en conversation avec un blogueur (ou un modérateur de forum/communauté, etc.) pour proposer, etc., etc.
Mais il arrive que ce message soit mal compris ou mal interprété (selon les points de vue) et que le but ne soit jamais atteint. Voir pire (pour une marque), que le message soit détourné.
Mais alors comment rendre son message efficace pour obtenir une réponse positive, ou tout du moins rester en bon terme avec le « leader d'opinion » visé ?
Tout d'abord il n'y a pas de solution miracle pour inciter quelqu'un à faire quelque chose (hormis l'hypnose peut-être ?). L'une des bases est de bien comprendre ses « cibles » (car souvent sur le web les méthodes d'influence sont à visée marketing). Et qui plus est sur le web, que certains appellent conversationnel, où les outils mis à disposition pour échanger sont extrêmement variés.
Ces outils permettent d'ailleurs de mieux appréhender le profil de la personne avec qui l'on souhaite entrer en conversation, demander de l'aide ou proposer un projet. Je ne parle pas ici d'e-mailing de masse, mais bien d'inclure certains membres actifs et médiatisés (ou « influents ») d'une communauté numérique précise dans le cadre d'un projet (marketing, communication, associatif, etc.).
En tant que blogueur, j'essaye d'être le plus réactif possible aux diverses demandes (questions, tests d'outils, collaborations, etc.) qui me sont faites par mail. Mais quand je reçois des mails impersonnels, du type « Monsieur, Votre blog parle de technologies Internet. Il paraît très pointu sur le domaine en question. Souhaitez vous découvrir la dernière... », je me dis que lire le mail jusqu'au bout est déjà un effort consentit de trop. Et avec un peu de force je réponds parfois des mails-types « On commence par dire bonjour »...
D'un point de vue agence, il arrive de voir des tentatives finir en rigolades ou empoignades (visibles sur le web ou non) à cause de consultants qui n'ont pas vu, par exemple : que le blogueur détestait la marque (et qu'il avait déjà écrit 5 articles sur le sujet), qu'il ne voulait pas faire de projets à buts commerciaux... ou tout simplement qu'il travaillait pour la concurrence (ce qui est courant pour tout ce qui est lié à l'univers geek) !
Bref les exemples sont nombreux, et afin de mener à bien ses projets conversationnels (et d'e-réputation) sur le web, il est intéressant non pas d'apprendre la politesse (bien que...) mais plutôt d'essayer de comprendre un minimum son interlocuteur avant de le contacter par quelque moyen que ce soit.
Voici donc quelques critères d'analyse afin de mieux cerner la personne (ou tout du moins sa projection numérique) que vous souhaitez inviter à participer à votre stratégie de gestion de réputation en ligne. Mais aussi ses moyens d'expressions sur le web au-delà de la qualification des sources et de l'analyse de son « influence » (faites théoriquement au préalable, et qui ne se basent pas uniquement sur Wikio ou un autre classement) :
==> Tout d'abord regarder la présentation de l'auteur de la source (son « à propos » ou sa « bio »). Pour y remarquer son CV (et constater s’il est un concurrent, ou pas), ses activités, la vision qu'il a de l'outil web qu'il utilise...
==> Se reporter à l'ensemble des autres profils de l'auteur/blogueur (Viadéo, Facebook, etc.) présents sur la
source analysée.. Vous pourrez ainsi mesurer si, au-delà de son blog ou de son compte Twitter par exemple, l'auteur développe un autre réseau (et surtout de quel type ?). Mais aussi remarquer les
contacts que vous avez en commun et qui sont de potentiels relais/mise en relation (utile aussi pour les recherches d'emplois). De plus, ce sont les réseaux que l'auteur souhaite mettre en avant
car (pour lui) ils font généralement partie intégrante de son identité (numérique).
==> Une question à se poser : a t-il déjà parlé de mon entreprise ou de son secteur ? Et surtout : comment ? Pour cela, l'utilisation du moteur de recherche interne, ou d'une requête site:www._.com sur votre moteur de recherche favori, suivi des mots-clés voulus, vous permettra de le savoir rapidement.
Pour les comptes Twitter, un outil nommé Searchtastic permet de rechercher directement des mots-clés sur l'ensemble des tweets d'un compte (et en bonus de les exporter au format .xls).
Pour caricaturer, rien ne sert de proposer une opération marketing sur le steak haché à un végétarien militant (même si c'est un blogueur cuisine reconnu) !
==> Si plusieurs auteurs d'une même source, se questionner sur la personne la plus adéquate à contacter (celle qui publie le plus ? Qui est la plus médiatisée sur le web ?). Et ce afin de ne pas être redondant dans ses demandes (personnalisation du message). Et surtout laisser l'occasion à l'un des auteurs de présenter le projet aux autres (plus impactant sur la décision des co-auteurs).
==> Les types de contenus qui sont diffusés sur la source : textuels, hypertextuels, multimédia ? Sont-ce des reprises, des contenus originaux (expertise ?), des copiés-collés ?
==> Quel ton emploi l'auteur de la source ? Pour cela il est bien évidemment nécessaire de lire quelques billets... Le ton vous permettra d'évaluer l'adéquation avec le message que vous souhaitez lui proposer de diffuser ou discuter.
==> Y a t-il de la publicité sur cette source ? Que ce soit des adwords, des bannières ou des billets sponsorisés, cette information montre la volonté de retirer des revenus de l'activité web de l'auteur. S'il n'y en a pas, alors rien ne sert d'avoir pour argument principal la rémunération possible issue de la collaboration proposée.
==> La technologie utilisée pour produire du contenu (dans le cas d'un blog) : une plateforme (type overblog, blogger, etc.) ? Un outil de CMS (Wordpress, Joomla, etc.) ? Cela permet de déterminer le niveau de technicité de l'auteur de la source mais aussi la marge de manoeuvre qu'il a sur son outil de production de contenu (ajout de bannières spécifiques, etc.).
Même si cela peut paraître
du bon sens, l'expérience montre que ces 8 points d'analyse (somme toute rapide à faire) ne sont pas souvent respectés.
Au-delà de l'appréhension du comportement et des attentes, on peut citer Voltaire : « la politesse est à l'esprit ce que la grâce est au visage ». Quelque chose qui peut paraître superficiel mais qui néanmoins impact la personne que l'on sollicite.
Pour aller plus loin...
Une approche de l'identité numérique intéressante (et déjà bien connue sur le web), est le design de la visibilité de Dominique Cardon.
Pour rendre l'approche d'un blogueur (ou d'un internaute en général) plus efficace, il peut être intéressant de se demander quelle identité (agissante, virtuelle, etc.) celui-ci met le plus en avant. Et ce afin d'employer les bons leviers (le bon argumentaire) lors d'une prise de contact.
Cela démontre aussi, qu'au final, les méthodes de gestion de l'identité numérique sont étroitements liées à celles de gestion de l'e-réputation des organisations. Et que les producteurs de contenus en ligne ne sont pas de simples "sources" (certains diraient même "panneaux publicitaires"), mais biens des être humains avec qui il faut dialoguer...
Et vous, quelle méthode employez-vous pour contacter des personnes sur le web ?! Faites-vous au préalable un ciblage précis ?