Blog traitant de l'E-Réputation et des moyens de la surveiller : outils, méthodes, actualités... Venez faire vos courses chez nous!
Lorsque l’on souhaite développer une stratégie sur le web, la recherche d’informations et la veille sont essentielles. Au-delà de la définition des
objectifs et du plan de veille en lui-même, apparaît souvent la même interrogation : devons nous prendre un outil gratuit ou un outil payant ? Voici quelques pistes de
réponse…
Que ce soit pour les outils gratuits, ou payants, l’offre en matière de veille sur (ou par) le web s’élargie de jours en jours. La question ici n’est pas définir des critères de choix de l’outil (critères déjà proposés sur ce blog), mais plutôt de donner des pistes de réflexions pour savoir si un outil gratuit (ou plutôt l’assemblage de plusieurs de ces outils) vaut mieux qu’un outil payant. Ou inversement. Ou les deux ?
Pour commencer, voici déjà la conclusion : tout dépend de votre projet ! Mais malgré tout, certains critères intrinsèques à ces outils sont à prendre en compte, surtout que dans les deux cas l’investissement n’est pas mince : du temps pour les outils gratuits, un investissement financier pour les payants.
Voici donc certains aspects positifs, puis leurs pendants négatifs à prendre en compte dans votre choix…
Choisir un ou des outils gratuits
Car :
==> Ils sont gratuits… Donc pratiques (et économiques) pour défricher un sujet, découvrir une communauté, évaluer si un investissement financier plus conséquent est nécessaire.
==> Ils sont facilement abordables : l’utilisation d’outils gratuits ne nécessite pas une forte connaissance technique, de programmation, voir même de la veille en général. Souvent présentés sous forme de moteurs de recherches (pour la recherche d’informations), proposant des graphiques, des statistiques, etc., on peut rapidement se les accaparer.
==> Ils ne nécessitent pas de configurations complexes ou compliquées pour se lancer, leur utilisation est plutôt instinctive, ce qui est réellement pratique pour des « néophytes de la veille ».
==> Ils sont souvent spécifiques à un type de sources : Twitter est un bon exemple, tant cette plateforme regorge d’outils de veille associés.
==> Ils sont souvent associés à une plateforme (ou intégrés à celle-ci) : par exemple le moteur de recherche interne à Delicious, qui suffit largement à une recherche efficace.
==> Ils peuvent être articulés avec d’autres outils gratuits, et ce afin d’avoir un plus large
choix de types de sources, croiser les résultats, ou encore aborder l’information par différentes mises en forme de celle-ci. Une plus grande souplesse et adapatabilité donc.
==> Ils se nourrissent souvent des actions des autres utilisateurs, permettant ainsi une veille collaborative à grande échelle.
==> Ils permettent de passer en mode cloud : les informations sont stockées sur des serveurs externes, les opérations de calcul et de recherche aussi.
Mais :
==> Ils sont gratuits… et sont par conséquent souvent des produits d’appels pour des outils payants, ou proposent des fonctionnalités limitées. Et de plus : ils peuvent disparaître du jour au lendemain !
==> Leurs capacités sont souvent restreintes (cf. point d’avant) : à un type de source, à une base de donnée précise, etc. Et surtout, les mises à jour parfois nécessaires pour s’adapter à la mouvance du web sont oubliées…
==> Ils nécessitent de faire appel à d’autres outils pour avoir une vue d’ensemble des différentes sources, et parfois… des résultas différents pour les mêmes requêtes. Il arrive alors fréquemment de « jongler » entre différentes solutions, et in fine de biaiser les résultats en choisissant ceux qui nous semblent les plus représentatifs (au risque d’en ignorer d’autres). Voir, surtout, perdre un temps certain pour passer d’un outil à l’autre.
==> Ils sont pour une très grande majorité d’entre eux anglophones : la recherche de sujets précis franco-français (ou dans une autre langue d’ailleurs, qui plus est si celle-ci n’est pas en alphabet latin) est parfois difficile, ou infructueuse.
==> Ils proposent rarement des critères de tris efficaces : le risque étant d’être submergé de résultats, surtout pour un fort volume. Les agrégateurs de flux RSS, par exemple, nécessitent une vraie approche méthodologique pour gérer, trier et mémoriser un volume élevé et constant d’informations. Et en matière d’e-réputation, il est plus courant de surveiller des requêtes que des flux… au risque d’avoir un tri conséquent à faire.
==> Ils sont en mode cloud : quid de la sécurité de l’information, des risques de pertes de données, etc. ?...
Au final :
Les outils gratuits s’avèrent performants pour la recherche d’informations, la découverte de nouvelles thématiques, l’appropriation de la logique de veille, ou encore la mise en place d’une surveillance sur des sources stables (presse en ligne, sites institutionnels, plateformes d’agrégation de contenus etc.). Cependant, rare sont les outils gratuits (Google peut-être ?) proposant des fonctionnalités avancées de recherche et de veille, une performance et une stabilité nécessaire à un projet à fort volume de retombées sur le long terme.
Choisir un outil payant
Car :
==> Payer est rassurant : dans certains discours il arrive parfois d’entendre « méfiez vous du gratuit ». Dans nos sociétés de droit, la relation contractuelle avec un prestataire est encore un gage de sécurité et de qualité (ou pas… tout dépend des points de vue naturellement).
==> Il permet de configurer plus finement ses recherches : au-delà des filtres de recherche, ces outils peuvent être (même si très très rarement) modifiés au niveau technologique pour une plus grande adaptation aux besoins du client.
==> Il permet de gérer plus aisément un grand volume de résultats, puisque théoriquement il a été configuré spécifiquement pour votre veille.
==> Il vous permet de bénéficier des demandes des autres clients : en effet, la plupart des outils payants de veille d’opinion sont basés sur le principe de panels. Plus d’autres clients demanderont à intégrer des sources spécifiques, plus vous aurez aussi accès à ces sources.
==> Il peut vous fournir des résultats clés en main : graphiques, tableau Excel, statistiques, etc. En bref, de l’information déjà synthétisée et prête à l’emploi.
==> L’outil peut même interpréter les résultats pour vous : positifs, négatifs, neutres… Influence, impact du message… Dans notre société technophile un algorithme à souvent réponse à toutes vos questions (même celles que vous ne vous posez pas).
==> Il se suffit à lui-même : pas besoins de coupler l’outil à d’autres, normalement tout est là.
==> Il est plus stable sur le long terme : les modifications technologiques ou encore l’enrichissement des indexes et bases de données, par exemple, sont fonctions des besoins du client, ou tout du moins en accord avec ses besoins. Personne n’est à l’abri d’un dépôt de bilan, mais le choix d’un outil payant passe aussi par la stabilité financière du prestataire choisi.
Mais :
==> L’outil est payant. Et parfois, il coûte vraiment cher en comparaison du territoire numérique à surveiller, ou encore du volume de résultats attendus.
==> Vous êtes dépendant du prestataire, dans le sens où comme pour un outil gratuit vous êtes obligé de suivre certains de ses choix technologiques. Plus pragmatiquement vous êtes aussi dépendant de ses horaires de bureaux, de la disponibilité des techniciens, ou encore de tout problème technique qui pourrait survenir (d’où encore une fois l’intérêt de ne pas seulement choisir la technologie mais l’entreprise qui va avec).
==> Le système de panels montre vite ses limites : devoir demander l’ajout de sources est tout d’abord une perte de temps. Ensuite, et comme le souligne justement Camille, le web ne fonctionne pas sur des usages restreints, et l’idée même de « sources représentatives » induit de passer souvent à côté d’informations ou de communautés essentielles à une bonne appréhension de votre réputation en ligne.
==> Les indicateurs de mesures sont… comment dire… tout est dit ici !
==> Le temps de configuration est parfois, souvent même, très long et contraignant. Surtout si votre sujet évolue voir change souvent et de manière imprévisible (ce qui est le cas la plupart du temps en matière d’opinion sur le web). Mais si la configuration est laissée à 100% au prestataire (comme c’est le cas pour les plateformes clés en main), le résultat est le même : perte de temps pour trier les résultats inutiles, ou pour chercher des compléments par des outils gratuits…
==> Il vous empêche de mettre les « mains dans le cambouis ». La veille et la recherche d’informations sont avant tout des méthodologies. Le web social est un espace d’expression à part. Le fait de ne pas s’immerger dans les communautés, de ne pas aller sur le web pour comprendre le web, en bref d’attendre que les « résultats tombent » est souvent préjudiciable à la mise en place de stratégies par la suite. Autrement dit, même si vous n’êtes pas un veilleur à plein temps sur un projet, ne vous reposez pas seulement sur les outils utilisés, et allez par vous-même rechercher des informations « à la main »…
Au final :
Les outils payants sont utiles (voir nécessaires) pour gérer et trier des forts volumes d’informations lors d’une collecte régulière. Au-delà, leur manque de souplesse est parfois un défaut lorsque l’on s’intéresse aux discours d’internautes, difficiles à mettre dans des cases, et mouvants par définition.
Au final…
Comme dit en introduction, tout dépend de votre projet, du cadrage que vous avez de celui-ci. Dans tous les cas il est intéressant de commencer par l’utilisation d’outils gratuits afin de bien évaluer ses besoins et d’évaluer ainsi si un investissement dans un outil payant s’avère nécessaire.
Enfin, il est toujours important de rappeler que l’outil n’est efficace que s’il est accompagné de réflexions abouties sur sa stratégie de surveillance et de recherche d’informations. Trop souvent avec le web, il est plus facile de se focaliser sur l’outil (la plateforme utilisée par l’internaute, et l’outil utilisé pour écouter ce même internaute), que sur les usages qui sont fait de celui-ci et la manière de l’intégrer dans une stratégie efficace.
Et vous, utilisez vous des outils gratuits ou payants ? Quels sont les avantages et inconvénients de chacun d’eux ?