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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 13:55

Fin-Twitter.jpgOu pas ?... Petit rapport d’étonnement cette semaine : si le volume d’informations et de conversations ne cesse d’augmenter sur le réseau à gazouillis, les possibilités de gérer ces dites informations ou conversations ne font, elles, que diminuer. Au risque de perdre ses attraits en matière de veille, gestion de l’information, etc. ?! Voyons quelques arguments pour et contre !

 

 

A préciser d’emblée : Twitter va (surement) continuer à faire circuler des millions d’informations passionnantes, utiles, choquantes, amusantes, etc., dans les années à venir. La question n’est donc pas « les ressources » en termes de volume, mais les ressources en termes de qualité de traitement possible (pour ne pas tomber dans « l’infobésité » ?).


Comme nous allons le voir, les modifications constantes de Twitter pour s’orienter vers une plate-forme » plus « annonceurs-friendly » voire « mainstream » peuvent questionner de nombreux professionnels de l’information (et le font déjà) des journalistes aux veilleurs en passant par les community manager ou autres utilisateurs « professionnels » de ce réseau. Et cela n’est d’ailleurs pas sans rappeler… Myspace !

 

 

Twitter le futur nouveau MySpace ?

 

Oui, je sais, comparer Twitter à MySpace est un peu capillotracté… Mais cela part d’un constat personnel, dont je vais vous faire part rapidement (et sans trop de lyrisme ).


J’ai commencé à utiliser MySpace en 2006 pour promouvoir les musiciens et artistes de l’association que je présidais à l’époque. De 2006 à 2008, tout se passait pour le mieux et avec une relative simplicité dans les usages : diffusion de morceaux et création d’une audience, contacts promotionnels avec des labels ou autres associations, mise en place de collaborations et autres featuring, échanges avec le public venant aux concerts que l’on organisait, etc, etc. Bref : MySpace remplissait pleinement l’objectif qu’il s’était fixé, permettre aux musiciens et autres artistes de diffuser leurs création et d’échanger entre eux…


Mais, à partir de 2008, les choses se sont accélérées : des changements constants dans l’interface et l’utilisation du site, les possibilités de diffusions externes des morceaux mis en ligne s’amenuisent, la possibilité d’intégrer des applications tierces disparait quasiment, la souplesse de mise en page des comptes disparait en grande partie, de plus en plus d’options de « mise en relation » souvent inutiles apparaissent, MySpace semble ignorer Facebook et d’autres réseaux, la publicité devient plus qu’omniprésente, le spam se démultiplie en conséquence… Bref : MySpace perd de sa souplesse d’utilisation au profit d’un repli sur soi toujours plus grand dans sa course effrénée à une maitrise totale de son fonctionnement. Et la plate-forme y enferme au passage ses utilisateurs… Qui migrent alors peu à peu vers des contrées plus libres, souples et musicalement intéressantes (Facebook pour la promotion, Soundcloud pour le contact avec les autres artistes, etc.).


Et si Twitter suivait le même cheminement ? Si ses modifications constantes n’allaient pas faire fuir progressivement les utilisateurs souhaitant se servir de l’outil pour la gestion de l’information, et pas juste comme outil de conversation ?


Comme MySpace qui a souhaité attirer les utilisateurs non-musiciens sur son réseau au détriment de ceux qui faisaient vivre la plate-forme (les artistes –tout du moins c’est comme ça que je l’interprète schématiquement), Twitter ne va-t-il pas faire fuir progressivement ceux qui alimentent en information le réseau (et lui donne une partie de sa valeur) pour favoriser les utilisateurs conversant (ce qui est, me direz-vous, la base même du réseau à l’origine) ?

Il y a un an, je soulignais l’arrivée des ados sur Twitter, en me questionnant : Du branding aux kikoo tweets, où va la démocratisation de Twitter ?


Qu’en est-il maintenant ? Voici quelques arguments plaidant dans les deux sens…

 

 

Twitter va-t-il nous mettre en cage ?

 

Et ainsi diminuer son utilisation pour la veille par exemple. Enfin, gratuitement et aisément, car comme le souligne cet article, il est (et sera toujours) possible de payer Twitter pour accéder à son Firehose et ainsi récolter de nombreuses données.


Mais comme le souligne un article récent (au titre assez explicite sur la manière dont est perçu Twitter par certains pros de l’information) Pourquoi les journalistes devraient se méfier de Twitter, il y a d’autres raisons. Dont voici une synthèse rapide :

 

 

==> La suppression des RSS : rester dans une logique de flux


Twitter annonce que, le 5 mars 2013, il supprimera la possibilité d’obtenir des flux RSS (après avoir supprimé les boutons dédiés), tout du moins sans passer par son API. Alors, oui, il sera toujours possible de suivre certains mots-clés, en fonction des applications tierces qui auront obtenues l’agrément Twitter. Oui, il y aura surement des nouveaux langages utilisés (Json apparemment) qui permettront de « faire comme »… Mais voilà, le constat est là : utilisateurs de flux RSS, passez votre chemin…ou passez à autre chose !


Twitter comme « outil de veille » privilégié, que de nombreux consultants/formateurs prescrivent, que de nombreux veilleurs/documentalistes/CM utilisent, risque d’en prendre un sérieux coup. Même si l’on pourrait remettre en question, au final, l’utilité des formats RSS ou ATOM, le fait est là : soit vous utiliserez Twitter pour la veille par des applications tierces dont vous ne pouvez mesurer tout l’impact sur le traitement de l’information et sa collecte. Soit, vous suivrez Twitter en « temps réel » et trouverez des astuces pour stocker vos tweets par exemple (mais j’y reviendrai plus précisément dans un billet). Fini la logique de stock et de prise de recul : rentrons dans le flux Twitter, et laissons nous guider.


Cela, en plus, fera augmenter l’audience de la plate-forme (ce qui signifie une monétisation plus facile). Et de toute manière Twitter propose maintenant un résumé de ce que diffusent vos abonnements, alors à quoi bon…

 

 

==> Une API de plus en plus contrôlée = des applications de moins en moins nombreuses et pertinentes


Ce qui a fait le succès de Twitter, pour les professionnels de l’info me semble-t-il, est en partie la constellation d’applications tierces permettant de gérer, calculer, mesurer, etc., les tweets circulant sur le réseau. Eh bien, comme l’annonce toujours Twitter, cela devrait être bientôt finit ! Seules les applications homologuées qui se plient donc aux exigences de Twitter, et qui, fatalement pour le développement du business dudit Twitter, seront moins performantes que celles proposées par la plate-forme (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), seront en ligne…


Du coup, là-aussi, l’amenuisement de la pluralité de traitements possibles de l’information risque de faire grincer des dents à plus d’une personne. Car si au final les applications proposées par Twitter génèrent peu de valeur ajoutée (comparativement aux autres et aux attentes), alors vers quoi se tourner ?...


Pour l’anecdote, mon application Hootsuite sur Androïd , ne m’envoie maintenant les notifications que une heure après celles de l’application Twitter…


 

==> Non-affichage du nombre de followers + suggestions = navigation contrôlée


Twitter réfléchirait à supprimer l’affichage du nombre de followers sur les comptes… Les arguments (qui se tiennent) tournent surtout autours de la diminution de « faux followers » et autres bots visant à gonfler artificiellement les statistiques de certains comptes. Et ainsi éviter le spam. Et ainsi éviter le personnal branling au passage (diront certain(e)s).


Soit…


En parallèle, Twitter réfléchie aussi à recommander directement par mail certains utilisateurs pouvant être pertinents.  Comme le souligne Flavien dans son billet, cela amène vers une approche plus qualitative du réseau (moins orienter sur « qui a la plus grande communauté »).


Certes…


Mais cela suppose aussi de moins grandes possibilités de choix : si le volume de followers n’est pas déterminant en soit, il est pour autant utile de le connaitre pour répondre à certaines questions (qui est le plus écouté sur tel sujet, quel(s) potentiel(s) pour tels sujets, etc.). Mais aussi, pourquoi pas, comme point de repère dans la mise en place de stratégies de développement de sa présence en ligne (même si cela ne doit pas être le seul critère bien entendu).


Oui mais : Twitter va proposer son propre indicateur « d’influence » (et ainsi faire concurrence à Klout)… Ah, encore une gestion et un calcul dont on connaitra très peu de choses…


Et les recommandations permettront de développer la serendipité, tout en se basant sur des critères plus « objectifs ». Et cela en nous prenant par la main, au risque de faire perdre un peu ce côté « far west » propre à Twitter, où l’on découvre des gens par l’intermédiaire d’autres, où se sont parfois les informations diffusées ou certains discours qui nous font suivre une personne plutôt qu’une autre…


Oui mais : il y aura toujours le moteur de Twitter pour trouver de nouvelles personnes à suivre. Ah bon ? J’aurai plutôt tendance à parler de bulles…

 

 

==> Twitter : un oiseau en bulle ?


Lorsque vous utilisez le moteur de Twitter, vous n’obtenez généralement que les tweets en provenance de vos abonnements/abonnés et de leurs contacts. Si ce constat n’est pas nouveau, il demande à être réinterroger à la lumière de la diminution des applications tierces qui va continuer.


Au final : soit vous payez l’accès aux données, soit vous vous contentez de résultats plus ou moins partiels, qui varient en fonction des applications et des modifications constantes des API. Bref, vous restez de plus en plus dans le territoire que vous délimite Twitter qui, comme Facebook ou Google, vous incite à vous replier (d’un point de vue informationnel) sur vous-mêmes… et vos contacts.

 

 

==> De la publicité et des ados : le cocktail gagnant de la monétisation ?


Comme je le disais en intro, j’ai abordé l’arrivé des ados sur Twitter il y a un an déjà. Le débat revient depuis la rentrée (et je vous invite [encore !] à lire ce billet du Modérateur sur la question). La question n’est pas de savoir si oui ou non voir des blagues lycéennes ou les dernières actus de Matt Pokora en Top tweets est intéressant (pour moi c’est tout vu), mais plutôt de se demander : Twitter ne va-t-il pas essayer de capitaliser sur cette audience plutôt qu’une autre ?


Sur des timelines où les principaux échanges sont non-hypertextuels, où les informations diffusées sont principalement « amusantes » (Tumblr en tête en ce moment), ou questionnables d’un point de vue de leur qualité (cf les comptes comme « infos à savoir »), insérer de la publicité est un fort enjeu.


Avec les flux RSS qui disparaissent, il devient plus facile d’attirer l’attention sur des publicités. Mais si l’on suit beaucoup de comptes (ou l’on traite beaucoup d’infos), la pub devient vite une overdose. Et peut faire fuir celles et ceux qui ne souhaitent pas « consommer Twitter » mais juste s’appuyer sur l’outil pour accéder à certaines données. Même s’il est difficile de ne pas comprendre pourquoi Twitter développe la publicité (il faut bien vivre), espérons que cela ne se fasse pas de manière mal réfléchie (en termes de quantité et de ciblage)… Et que, comme pour MySpace, les journalistes et autres pros de l’information dont la veille et la diffusion d’informations à tant attiré les médias et les utilisateurs, ne soient pas oubliés par la firme.

 

Ces 5 arguments/constats ne sont bien entendu pas les seuls (les commentaires vous sont ouverts ). Et, d’ailleurs, d’autres plaident pour l’intérêt de Twitter en termes de gestion de l’information. Voyons rapidement lesquels.

 

 

Twitter : un outil de gestion de l’information des conversations


Car les points présentés précédemment, les évolutions de la plate-forme, n’amènent pour les gestionnaire de l’information (et surtout de la communication en fait) que des difficultés ou des aspects négatifs :


==> Etre dans le flux pour être dans la discussion


Si « être dans le flux »ne permet pas de prendre du recul, il permet néanmoins d’être réactif. Et ce, par exemple, dans le cadre d’une stratégie de SAV ou lors d’un événement. Twitter va donc renforcer cet aspect, et ainsi favoriser (pour les organisations en priorité) les possibilités de l’outil. Les community manager seront plus facilement « connectés »  à leurs publics et leurs audiences, ce qui ne fera que favoriser les stratégies communautaires, et renforcer Twitter comme une sorte de « chat » entre internautes et organisations.


Cela devrait notamment inciter à une réflexion plus poussées sur la gestion de son compte Twitter (pourquoi suivre 10000 personnes ?). Et se tourner vers l’identification précise de filtres humains.

 

==> Mieux gérer son public… et ses investissements


Si comme le souligne Flavien, le nombre de followers peut inciter à ne faire que du quantitatif, et qu’en parallèle Twitter propose ses propres indicateurs (basés sur l’attention portée aux Tweets), alors là encore pour les entreprises, il s’agit d’un véritable avantage. Quitte à être dans le flux, alors autant avoir à sa disposition des outils pour choisir rapidement à qui s’adresser ou non, avec quelles opportunité ou quels risques à la clé.


Dans la même approche, le fait de pouvoir agrémenter son profil public, ne peut être qu’un plus dans les stratégies de présence des entreprises. Les professionnels du marketing pourront ainsi reparler sérieusement « d’identité de marque », certains comptes pourront sortir du lot non plus seulement grâce aux informations qu’ils diffusent ou aux conversations qu’ils engendrent, mais aussi par leur aspect graphique.


Enfin, l’arrivée de la publicité et l’élargissement du public, ne feront que conforter Twitter comme un possible investissement dont la rentabilité peut être calculée de manière plus précise.

 


==> Enfermement des API = éditeurs plus aventureux


Si Twitter « oblige » les utilisateurs à ne passer que par certaines applications, que les flux RSS disparaissaient, etc., gageons que cela incite certains éditeurs de logiciel à proposer des outils (même payants) plus poussés, avec des possibilités de traitement plus grandes.

Sauf si, d’ici là, Twitter ne propose pas son propre outil aux entreprises ?...

 

En résumé, des « arguments » qui peuvent être à la fois perçus comme positifs ou négatifs, en fonction des objectifs que l’on se donne…

 

 

Au final…

 

Comme toute chose, et encore plus vite sur le web, Twitter change. Je n’ai pas voulu donner dans ce billet l’image d’un nostalgique qui pense que « c’était mieux avant ». Non, l’idée est ici de montrer que Twitter est une plate-forme utile pour les gestionnaires de l’information (et que, personnellement, c’est un réseau que j’apprécie beaucoup). Et que les différents changements passés/en cours/annoncés vont nécessiter de repenser l’utilisation que l’on a de cet outil (car oui, je le vois pour les pros de l’info comme un outil).


Au-delà de « l’affection » que je peux avoir pour Twitter, si celui-ci ne me permet plus de m’en servir d’un point de vue professionnel, alors je vais réfléchir à l’intégrer différemment dans mes activités. Comme MySpace… Et si un autre outil me permet d’avoir des approches similaires, et de gagner en souplesse d’utilisation et de collecte/traitement de l’information, alors j’irai surement sur cet outil. Comme MySpace… Ce qui n’empêche pas Facebook d’exister (mais les objectifs d’utilisation son différents) ou MySpace de tenter une renaissance. On ne pourra pas « remplacer » à proprement parler Twitter, mais il perdra au fil du temps de son importance pour certaines activités professionnelles.


Au-delà, Twitter est un bon outil conversationnel, et les pratiques de gestion de l’info doivent à mon avis se cristalliser autours de cet aspect : ne plus survoler le réseau, mais s’immerger pour gagner en valeur ajoutée (avec les précautions que cela demande).

Bref, s’adapter aux modifications à défaut de voir la plate-forme prendre en compte certains usages.

 

Et vous : comment appréhendez-vous les différents changements de la plate-forme ? Vont-ils impacter vos usages professionnels ou personnels ?!

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commentaires

M
Twitter is a popular social media that are consider as a news media. Prominent personalities tweet about their views and movements and that can act as a source of information for others to follow it. No wonder, millions of people are following it due to this activity.
N
En plus Twitter n'est pas du tout le réseau adapté à la communication !! Mais par contre moi je reste optimiste :)
E
Camille,<br /> <br /> Merci pour cette mise au point sur Twitter et votre franchise. J'apprécie moi aussi ce réseau, et comme vous en tant que professionnel. De tous les réseaux sociaux 2nde vague (les listes de<br /> discussion et les forums étaient la 1ère vague), Twitter est le seul que je recommande dans mes formations sur la veille juridique et la recherche documentaire.<br /> <br /> Pour autant, je partage votre souci. En effet, la volonté de contrôle et de monétisation des dirigeants de Twitter (parfaitement normale, entre nous soit dit) peut amener les pros à décrocher.<br /> <br /> Personnellement, j'aurais tendance à encourager les communautés de professionnels à créer et maintenir leurs propres réseaux sociaux/outils de communication collectifs (ce qui signifie souvent ne<br /> pas utiliser la dernière appli à la mode, c'est vrai). C'est ce que les documentalistes juridiques continuent de faire sur la liste de discussion Juriconnexion. Evidemment, il y a des modérateurs<br /> et, pour le long terme, une association derrière, autrement dit un collectif.<br /> <br /> Si on veut les rendre super efficaces et les maîtriser, s'approprier ou se réapproprier les outils du numérique reste le meilleur moyen. Cela suppose un investissement collectif en temps de<br /> travail. Mais là, au moins, on a des échanges professionnels pertinents et sans aucun spam :-)
P
Très bon article en effet, que je relirai à tête reposée ce soir. Pour ma part, ce qui me fait vraiment peur pour le futur de Twitter est leur récente tendance à supprimer les accès aux<br /> applications/développeurs tiers, et à vouloir fermer la plateforme. Je pense que c'était une des grandes forces de ce réseau. Essayer de maîtriser la prolifération d'applications est une chose,<br /> mais il faut espérer que cela ne tuera pas tout l'écosystème Twitter !
C
Juste une précision, on prononce très correctement Jason, mais le language s'appelle JSON (http://fr.wikipedia.org/wiki/JavaScript_Object_Notation).<br /> Le JSon est un langage de description des données pour javascript. Twitter reste libre de décrire ses données très verbeusement ou pas, les développeurs ne pourront pas faire plus que ce que<br /> twitter décide de fournir de toute manière.<br /> Exemple : si twitter donne dans son JSon la date et l'heure à laquelle un tweet a été émis, je pourrais programmer une fonction de tri par date du Lundi; Si twitter ne me donne qu'un numéro<br /> d'ordre, je ne pourrais pas faire ce tri.<br /> Bravo pour ce superbe article
C
<br /> <br /> Effectivement j'ai du m'enmêler le clavier, et je parle bien du langage et non de Vendredi 13 <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci pour ces précisions!<br /> <br /> <br /> <br />

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