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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 15:09

Depuis près de 15 ans que l’on parle d’e-réputation, les mythes et autres fantasmes sur ce qu’elle est, le management qu’elle suppose ou ce qu’elle offre aux organisations perdurent. Surement par peur de ne pas coller au marché, ou par facilité, les professionnels de la question ne cessent pour une grande partie de relayer des propos plus fantasmatiques que réellement applicables. Voici ma présentation à l’Erepday 2014 sur la question.

 

Notons que le jour de l’Erepday, c’est Frédéric Martinet d’Actulligence qui m’a fait l’honneur de présenter mes slides, en y ajoutant des commentaires et des exemples de son cru, ce qui je pense n’a fait qu’ajouter de la valeur aux propos que je souhaitais transmettre.

Comme pour mes autres présentations sur ce blog, je vais revenir rapidement sur les slides principales afin de vous renvoyer, ô chers lecteurs, vers les billets de ce blog ou autre qui approfondissent mes propos. Pourquoi aborder ces « fantasmes » par des questions ? Car il me semble qu’il n’y a pas de réalité ou vérité absolue, mais seulement des pistes de réponse qui un jour peut-être s’avéreront caduques (ou pas).

Et je rajoute que mon analyse de près de 700 articles/mémoires/devis d’agences/livres blancs sur la question me fait bien affirmer que les fantasmes en question se retrouvent dans la graaaande majorité des cas (et après on rigole de Bygmalion…). Je passe d’ailleurs dans cette présentation sur beaucoup d’autres utopies ou idéologies comme le nettoyage, le noyage, etc.

 

La (e)réputation n’existe pas ?

 

Sous-entendu, il n’y a pas une « e-réputation globale », mais bien des réputations en fonction des contextes, des individus, des groupes, des plates-formes, etc. De même, sortez-vous de la tête qu’il y a un public « représentatif » de quelque chose : ni de vos clients, ni de CSP, ni d’électeurs

Mieux vaut alors construire ses publics à partir des attentes et objectifs de l’organisation, des informations consommées et surtout partagées, ou encore des usages observés sur les plates-formes.

 

L’e-réputation comme une image ?

 

Limiter la réputation à l’idée d’une image revient… à faire le jeu des plates-formes et du capitalisme affectif ou émotionnel qu’elles développent, et qui pousse les organisations à ne communiquer que sur l’affect (lolcats et autres propos sentimentaux systématiquement utilisés).

 

L’e-réputation comme une mesure ?

 

Mais si la réputation n’est pas qu’une image, alors on peut la rationnaliser, la compter, la mesurer ? Oui, et les éditeurs de logiciels ne s’en privent pas, avec toujours les mêmes indicateurs qui incitent les entreprises à ne faire que compter les likes et les RTs, et donc prendre des décisions similaires. Qui plus est quand, techniquement, ce n’est ni l’autorité, ni l’influence, et encore moins la réputation qui sont mesurés, mais au mieux la notoriété

 

L’e-réputation, juste une question technique ?

 

Ah la visibilité, le « reach », et les moteurs de recherche comme points de mire… Mais pensez-vous réellement que l’algorithme de Facebook soit « organique », qu’il n’attende que vous pour fonctionner correctement, et qu’il ne soit pas conçu pour générer des bénéfices… pour Facebook ? De même pour Google, pensez-vous réellement qu’il reflète de manière « neutre » « l’image » de votre organisation ? Voire, que les résultats qu’il propose soient « pertinents » pour votre organisation et vos publics ?

 

L’e-réputation, juste une question d’influence ?

 

La notion « d’influenceurs » résume à elle seule, de mon point de vue, la poudre aux yeux que les web et certains de ses communicants diffusent chaque jour. Au mieux il y a des « diffuseurs » que l’organisation active d’elle-même, voire des artefacts construits à partir de calculs et des objectifs de l’organisation, mais surement pas des personnes « influentes » dont chaque action va être bénéfique (ou un risque) pour une organisation…

 

L’e-réputation n’est pas une question d’éthique ?

 

Je reviendrai, je pense, plus en détail sur cette question dans un prochain billet. Mais étant donné que l’éthique dépend de chacun, les questions posées dans la slide se suffisent à elles-mêmes, et seul vous pouvez réellement y répondre…

 

Bien entendu, n’hésitez pas à me questionner pour plus de précisions ! Bonne lecture :-)

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commentaires

F
Salut Camille,<br /> <br /> Bien entendu d'accord avec toi sur l'essentiel. Je suis juste gêné par cette phrase &quot;Mieux vaut alors construire ses publics à partir des attentes et objectifs de l’organisation&quot;. Cela demande sans doute un peu plus de précisions. A la &quot;construction&quot; (rien que ce terme mériterait des commentaires) du public, sans doute faut-il préférer '&quot;identification&quot; de ses publics pour être dans une démarche ascendante plutôt que descendante, ce qui n'empêche pas le locuteur (une personne physique ou morale) d'aligner ses objectifs quels qu'ils soient.Mais dans une approche dialectique et &quot;constructive&quot; :)<br /> Et effectivement la notion d'influence est sujette à caution, j'y préfère celle de prescripteur, plus mesurable directement que l'influence à la quantification délicate.<br /> tout ceci AMHA :-)
C
Merci pour le commentaire Fabrice.<br /> <br /> Non, j'insiste et signe : identifier des publics suppose que les usagers du web sont en attente d'une communication de la part de l'organisation. Et de plus, qu'il existe des &quot;critères absolus&quot; de ce qu'est un &quot;public type&quot; sur le web. Là où les multiples critères existants (et dépendants des plateformes) permettent de &quot;construire&quot; des publics, c'est à dire des groupes d'usagers qui vont être le reflet de ceux que l'organisation souhaite voir interagir (ou non).<br /> <br /> Et par construire (cf ma thèse) je suis bien dans une vision où une organisation projette avant même d'agir ce que doit être sa réputation, ses publics, etc. Ce qui explique en partie la recherche &quot;d'influenceurs&quot;, tant les organisations cherchent le déclencheur magique qui va booster leur communication.<br /> <br /> Mais il y a matière à débattre dans tous les cas, d'où la formulation de questions plus que d'affirmations :-)
O
Plus de questions que des réponses. <br /> Merci pour cette réflexion
E
Un bon article sans langue de bois. Nous avons besoin de revenir à de vraies valeurs notamment celles de l'humain au centre des intentions. Un débat que j'anime depuis plus de 10 ans face à toute puissance des acteurs du numérique qui sont devenus indispensables certe mais pas plus qu'une des briques de talent nécessaires pour avancer vers le succès. S'affronter les une contre les autres en mode communautés qui rivalisent d'astuces pour influencer mutuellement ne conduit qu'à immobilisme par neutralisation des forces opposées. Apprendre à travailler ensemble et co-créer et partager la valeur nous emmènera sur des routes borne plus prometteuse :-) Je partage l'article.

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